Le Laboratoire
du Patrimoine
(Faculté des Lettres,d es Arts et des Humanités de Manouba)
L’Association
Mouthakafa, de Thala
En coopération
avec
La Fondation Rosa Luxemburg – Bureau de Tunis
Organisent une rencontre historique sur :
Les
mouvements sociaux en Tunisie de Ben Ghedahum à Bouazizi (1864-2011)
Ville de Thala, les 18 et 19 avril 2015
La révolte
de Ali Ben Ghedahum en 1864 constitue le dernier grand soulèvement tribal dans
la Tunisie précoloniale. Son caractère antifiscal prononcé et la répression qui
s’en suivit en font un mouvement social par excellence plus qu’une révolte à
caractère politique et ce malgré les revendications politiques formulées par
les rebelles et relatives à l’abrogation
des réformes entreprises par le Bey à l’époque.
En 1906,
éclate dans la même région la révolte anticoloniale de la tribu Frechich qui
est restée dans la mémoire nationale comme la première révolte paysanne contre
la présence coloniale en Tunisie.
En
décembre 2011, la région s’embrase de
nouveau de Thala, à Sidi Bouzid et Kasserine pour sonner le glas du régime de
Ben Ali et annoncer la révolution tunisienne qui chassa le dictateur quelques
jours après et inaugurer l’ère de la
démocratie.
Ces trois
moments historiques se sont déroulés dans les mêmes lieux : les franges du
centre-ouest et ont eu les mêmes acteurs sociaux à quelques nuances près :
les tribus de Majer et des Frechich et leurs descendants.
Y aurait-il
un fil directeur qui relie ces trois moments sur la longue durée pour faire de
ces franges continentales les lieux d’une sédition permanente face aux pouvoirs
de Tunis ?
Dans ce cas,
quelle serait l’idéologie qui anime de façon profonde et durable ces éternels
dissidents ?
Si le
courant confrérique de la Rahmaniya a constitué le ferment idéologique de la
révolte de 1864 à la faveur des mouvements confrériques « révificateurs » dans l’Est
algérien, celle de 1906 s’est déroulée sous l’étendard de la « qadiriyya ».
Alors que celle de 2011 est réputée sans idéologie apparente.
Quelles
étaient les causes profondes et motivations propres à chacune de ces révoltes,
notamment celle de 2011, qui s’inscrit dans une logique révolutionnaire
contemporaine ayant comme devise dignité et liberté ?
Ces
questions et d’autres nous invitent à revisiter l’histoire sociale, politique
et culturelle d’une région qui marque toujours
les représentations collectives comme étant le foyer permanent de la
dissidence et de la révolte en Tunisie.
Programme
Samedi,
18 avril 2015.
14h-30-15h30 :
Ouverture du colloque
Mots de bienvenue de Abdelhamid Larguèche
(Laboratoire du Patrimoine), Khaled Chaabane (Fondation Rosa
Luxemburg-Tunis) et l’Association Mouthakafa de Thala.
-Béatrice
Slama (Vidéo), Pourquoi ai-je mené
une recherche en 1960 sur l’insurrection de 1864 ?
15h30-
17h00 : Première séance sous la présidence de Mondher Kilani
-Alia
Mabrouk, Le soupir des vaincus, Chronique d’une insurrection.
-Abdelhamid
Larguèche, Chronique et enseignements d’une révolte.
- Ridha
Sehili, Les pré conditions idéologiques et culturelles de la révolte de
1864.
17h00-17h
30 : Débat & Pause
café.
17h30-19h30 :
Deuxième séance sous la présidence de Ridha Shili
-Hamadi
Dali, Révolte de 1864 comme résultat de réformes inachevées ?
-Lazhar Mejri, Conflits et compromis dans les sociétés maghrébines. Le cas de la
révolte de 1864.
- Habib
Kazdaghli, Echos de la révolte de 1864 dans les chroniques de Ben Dhiaf.
Débat.
20h :
Dîner, soirée poétique
Dimanche 19
avril 2015
9h-12h :
Troisième séance sous la présidence de Dalenda Larguèche
-Manoubia
Ben Ghdahoum, La révolte au regard
de la filiation familiale.
-Hayet Aloui,
Le Kahia Saleh du Kef dans la révolte de Ali ben Ghedahum.
-Mondher Kilani,
"La révolution de 2010-2011. La multitude comme sujet de
l’histoire".
Débat
12h-13h :
Déjeuner.
13h30
Retour à Tunis.